L‘avenir de la paire EURUSD

Cette année ne peut certainement pas être considérée comme traditionnelle. Dès l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, le visage politique des États-Unis a changé à tout jamais.

Maintenant que Trump a eu le temps de prendre ses marques, le moment est parfait pour analyser les derniers événements politiques et leurs effets sur les marchés.

Une chose est sûre, les pressions déflationnistes se sont apaisées depuis l’élection de Donald Trump. Les marchés se sont envolés pendant 109 jours consécutifs après l’élection du nouveau président américain. La tendance de 35 ans de désinflation et de baisse des taux a pris fin et a été remplacée par une hausse à deux chiffres du prix des actifs depuis le 3 novembre – phénomène qualifiée de “TrumpFlation”.

Cependant, ceux qui contrôlent les emprunts et les prêts aux États-Unis ne sont pas convaincus. La Réserve fédérale reste prudente et, si elle a déjà relevé les taux de 25 points de base, la banque centrale prévoit trois autres relèvements des taux cette année.

Si Trump commence à honorer ses promesses de campagne, il y a aura un impact sur l’inflation. Une baisse des impôts, couplée à une hausse des dépenses d’infrastructure devraient pousser les prix à la hausse. Les politiques de Trump vont soutenir à la fois l’activité économique et l’inflation, donc les taux d’intérêt devraient augmenter à leur tour, ce qui aura un plus gros impact que les relèvements de la Fed.

Les emprunts des ménages américains devraient également augmenter. Si Trump exécute ses menaces d’éliminer le Dodd-Franck et et déréguler le secteur financier, les prêts pourront être obtenus plus facilement.

Par ailleurs, le fait que les États-Unis soient quasiment en situation de plein emploi devrait également contribuer à une hausse de l’inflation. Sans oublier les “taxes aux frontières” que Trump espère tant mettre en place. Les droits de douane contribuent toujours à soutenir l’inflation. Cependant, les autres pays du monde semblent assez inquiets au sujet de ces politiques, ce que les investisseurs américains semblent minimiser (se disant qu’il y a peu de chances que les nouveaux droits de douane soient approuvés par le Congrès).

Avec ses derniers commentaires plutôt conciliants, la Fed réagit de la même manière en considérant cette politique comme une possibilité et non une certitude.

Si les politiques de Trump finissent par pousser l’inflation à la hausse, la Fed va-t-elle réagir par une approche plus agressive de resserrement de sa politique monétaire? Ou bien va-t-elle laisser les taux d’intérêt inchangés?

Malgré toutes ces politiques inflationnistes, Trump ne veut surtout pas voir le dollar partir à la hausse. Mais, malheureusement pour lui, c’est exactement ce qui va se passer compte-tenu du relèvement des taux d’intérêt. La dette des pays émergents a également augmenté de 3 mille milliards de dollars depuis 2010, un autre facteur de hausse du billet vert.

Le vote en faveur du Brexit et l’élection de Donald Trump avaient renforcé les craintes d’assister à une montée du populisme. Cependant, la victoire de Mark Rutte aux élections néerlandaises et le baisse de Marine Le Pen dans les sondages en France donnent une impression un peu plus unie de l’UE.

Mais, le plus gros obstacle est encore à venir: le 7 mai, nous saurons mieux quelle direction va prendre l’euro puisque nous connaîtrons le nouveau président français.

En 2018, la plaie populiste risque de s’ouvrir à nouveau avec les élections italiennes. Le parti populiste italien – appelé “mouvement cinq étoiles” – tentera à son tour de persuader les électeurs de voter pour une sortie de l’UE.

L’avenir de l’euro redeviendra alors incertain.

Par : Adrienne Murphy – Chief Market Analyst – Avatrade


Source Avatrade
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